Entrechats – Cécile Duquenne


4ème de couverture

Editions Voy’[el], 404 pages, 23€ (ou 7.99€ en numérique)

Lorsque la dépouille d’un sphinx est retrouvée dans le désert, c’est l’occasion rêvée pour Khephren, jeune étudiant en magibiologie, de percer le mystère de ces animaux que l’on dit proches des anciens dieux. Mais à l’heure où magie et technologie se côtoient, et parfois s’affrontent, ses découvertes suscitent inquiétude et convoitise. Prêts à tout pour s’emparer les premiers de la puissance des sphinx, Traditionalistes et Techs font payer à Khephren le lourd tribut du savoir. Tandis que le braconnage des sphinx prospère, la magie s’amenuise…

Surgit alors du désert une aide inespérée : les envoyés des dieux marchent de nouveau parmi les hommes.

Pourquoi ce roman ?

Il y a quelques mois j’ai croisé au hasard de la toile le site adopteunauteur. Le concept me semblait plutôt sympathique, mais je ne savais pas vraiment sur quoi porter mon choix car je trouvais que l’organisation mettait moins en avant les œuvres et leurs résumés que les auteurs à travers une mosaïque de photographies.

L’une d’entre elle a attiré mon attention. J’ai lu la présentation de Cécile DUQUENNE qui me disait vraiment quelque chose et je me suis souvenue que j’avais lu une interview d’elle sur Espaces Comprises, un site que j’affectionne particulièrement.

J’ai décidé d’attendre la fin des partiels, puis de laisser passer un peu de temps pour voir si mon envie passait avec le temps. Je me suis finalement décidée à lui envoyer un petit mot auquel elle a répondu rapidement et de façon très agréable. Entrechats venait de faire son entrée dans ma bibliothèque.

Le roman

Il éprouva des sensations totalement opposées : face à son excitation et à sa soif de découverte, il y avait ce sentiment de culpabilité et ces remords, comme si se servir de ce cadavre au nom du savoir revenait à piller un tombeau.

DUQUENNE a souhaité construire un premier roman jeunesse abouti et y consacré beaucoup d’énergie, elle signale d’ailleurs à la fin de son roman qu’il lui a fallu pas moins de sept versions pour arriver à celle que nous pouvons lire.

Comme tout premier roman on peut y lire du bon et du moins bon. En ce qui me concerne j’ai trouvé, au début tout du moins, l’utilisation des différents registres de langue un peu superficielle. On assiste également à une multiplication des apparitions de la conjonction de coordination « que » donnant une impression un peu brouillonne et complexifiant inutilement le texte, d’autant plus que la distribution des informations au départ est très dense. Ces informations auraient probablement pu être amenées de façon plus subtile, cependant elles sont nécessaires à la bonne compréhension de l’intrigue.

Globalement on sent que DUQUENNE a apporté énormément de soins à la conception de son roman. L’intrigue et la structure, le fond et la forme sont très travaillés avec un grand sens du détail mais aussi beaucoup d’explications. Et c’est peut-être le principal et très pardonnable défaut du roman qui cherche à expliciter des images symboliques qui n’ont pas forcément besoin de l’être, affaiblissant ainsi leur portée.

Entrechats est construit comme un roman choral avec une pluralité de personnages qui rendent l’histoire vivante et permettent à Cécile DUQUENNE d’aborder son intrigue dans toute sa dimension humaine, le teintant de quelques nuances morales plus que bienvenues au regard de la production jeunesse habituelle. Je me suis d’ailleurs plus attachée aux personnages du mauvais côté de la barrière qu’aux autres car j’ai trouvé les gentils un peu trop gentils justement, néanmoins il faut reconnaître que c’est aussi une des caractéristiques du genre.

On se laisse prendre assez rapidement par la narration dès que les ramifications inter-personnages commencent à apparaître. L’issue de l’histoire m’a fait penser à La Malerune que j’avais bien aimé à la pré-adolescence. J’ai particulièrement apprécié le fait que jusqu’au dénouement on ne peut pas être tout à fait certain de la façon dont les personnages vont finir.

J’ai adoré l’utilisation des sphinx qui, pour une fois, ne sont pas ravalés au simple statut d’élément décoratif dans une quête plus générale (du type « réponds à ma question et je te laisse passer »). L’écriture de DUQUENNE est particulièrement visuelle et je n’ai eu aucun mal à me faire un petit film intérieur. J’ai l’impression qu’elle a fait des recherches sur le sujet mais je ne suis pas très calée en civilisation égyptienne alors je laisse ça aux étudiants en archéologie. A mes yeux l’histoire n’aurait pas souffert d’un développement plus long tant il y a de matière. Je suis certaine que Cécile DUQUENNE en gagnant en expérience et en maturité littéraire pourrait développer son univers d’une façon tout à fait intéressante. Mon grand regret avec Entrechats finalement c’est qu’il n’y a qu’un seul tome, car j’en aurai bien repris un morceau de plus.

Ce roman m’a permis de faire une coupure sympathique avec le quotidien et de passer un bon moment.

A noter : vous pouvez lire quelques pages de ce roman jeunesse sympathique sur le site des éditions Voy’[el].

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2 réponses à “Entrechats – Cécile Duquenne”

  1. Tss. Tss. Sache demoiselle que l’égyptologie correspond à une formation spéciale à la fac et qu’un étudiant en archéo est rarement qualifié pour en parler. Sinon critique intéressante. A voir si je lirai ce bouquin un jour. Quand je serai venue à bout de ma P.A.L.

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    • Preuve s’il en fallait que ce n’est pas à moi de me prononcer sur la qualité de la partie « Egypte » de l’histoire… Le livre se lit vraiment rapidement, il y a une grosse marge de progression pour l’auteur mais il faut garder à l’esprit que c’est un premier roman jeunesse. Les scènes d’action sont sympathiques, elles ont un côté très blockbuster américain parodié qui m’a fait sourire.

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